Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/38

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— Même pour le vicomte ? interrogea ma tante, en me considérant fixement.

Ce « même pour le vicomte » eut comme résultat de me coller la langue au palais.

— J’aurais dû, continua-t-elle toute en larmes, j’aurais dû me douter qu’à votre âge l’esprit est prompt et la chair est faible. Mais, qui aurait cru que ce jeune homme, un élève du P. Z…, abuserait ainsi de notre hospitalité ? Enfin !… Il est heureux que sa famille et la vôtre puissent s’entendre ; sans cela quel irréparable malheur !

J’eus positivement la pensée que ma pauvre tante divaguait.

— Encore une fois, ma tante, je veux être l’épouse de Jésus-Christ.

— Je vais vous envoyer M. de Juvisy, ajouta-t-elle d’un ton indigné, et vous réfléchirez, au nom de votre propre dignité, si votre famille n’entre pour rien dans vos décisions.

— Seraient-ils tous devenus fous, en