Aller au contenu

Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je remerciai mistress Jackson d’un signe de tête, et, une fois dehors, je me mis à courir. Mais le soir en sortant de table, n’y tenant plus, et folle de perplexité, je résolus d’avoir un entretien sérieux avec Ali. Pendant que ces dames se précipitaient dans le petit boudoir bouton d’or pour fumer quelques cigarettes ; pendant que l’on causait loin de nous, j’entraînai Ali sous la verandah.

— Monsieur, lui dis-je, en mettant mes mains sur mon cœur comme si j’avais craint qu’on ne l’entendît battre, je vais vous paraître bien coupable, mais n’importe. Je préfère commettre une infraction aux convenances, que de laisser une infamie s’accomplir.

La figure d’Ali exprimait clairement :

— Se moque-t-elle de moi ?

— Monsieur, vous n’avez pas toujours été aussi sévère que vous l’êtes pour de pauvres filles. Vous devez avoir eu vos instants d’oubli, d’égarement ; il vous est donc facile de comprendre que nous