Aller au contenu

Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

patience. À la fin, il finissait par l’ennuyer de telle façon que la fée, pour l’obliger à rester tranquille et à écouter ses discours jusqu’au bout, forçait les pieds de l’aimable prince Fanfarinet à s’enraciner dans le sol.

Il en fut de même de moi au moment dont je te parle : je jouais exactement le rôle de la fée Ardente à l’égard du cher Ali, qui gardait ses pieds rivés comme une betterave dans la terre, ayant absolument l’air d’attendre les paroles magiques que ma bouche se refusait à prononcer pour les en desceller.

En cet instant, j’entendis partir de la pièce à côté un éclat de rire, puis la voix de lord Albermale répétant d’un ton plaisant :

— Non, Mesdames, non, la vie n’est pas autre chose qu’un contrat plus ou moins bien rempli par les parties engagées. Que ceux ou celles qui sont tentés de la considérer avec un romantisme renforcé me donnent un démenti ! Je dé-