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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/48

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plus s’apercevoir de la secrète opposition que je mettais à mon mariage que s’il n’eût jamais dû se contracter. On me traitait positivement en fille achetée. Faut-il t’avouer cependant que, malgré tout, l’habitude est si invétérée en moi, lorsque j’aime, que je finissais par concevoir une sourde inquiétude de certaine absence trop prolongée ? Je pensais que s’il tardait encore, je n’aurais pas alors le courage de me dédire, et, d’un autre côté, je souhaitais vivement causer une dernière fois avec lui avant de prononcer l’adieu que ma fierté me conseillait.

Au milieu de ces perplexités, mon père m’annonça un matin que les pièces nécessaires à notre mariage venaient d’arriver au consulat anglais ; mais que Ali ne serait là que le matin du jour où l’on devait nous marier.

Tu conçois mon désappointement. Comment lui signifier mes résolutions ? De quelle façon réclamer de sa part une dernière explication ? Je pris le parti de lui