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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/49

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écrire la lettre suivante, me fiant à sa loyauté pour me répondre rapidement :

« Monsieur, je ne viens pas vous parler de ces viles créatures que vous avez eu l’audace de vouloir conserver à mes côtés, moi devenue votre femme ; j’avoue même que si j’étais moins imbue de mes principes (ce mot-là je l’écrivis très-gros et très-ferme), je plaiderais peut-être moins énergiquement ma cause et la leur, car si j’en obtiens le gain, cela aura pour résultat de me créer un voisinage révoltant dans votre propre maison. Pourtant, Monsieur, j’oserai vous déclarer que je redoute profondément, dans mon futur mari, des habitudes un peu trop… sultanesques, dont je n’ai jusqu’à présent caressé les excentricités qu’en lisant les Mille et une Nuits. Vous me répliquerez, Monsieur, que je ne suis pas une princesse des contes de fées, et moi je vous répondrai que le Sultan eût été mieux gardé par le cœur et l’amour de ses captives, qu’en employant des moyens bar-