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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/57

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pour la forcer d’être toujours à hauteur des lèvres et la laisser ensuite toute martelée des assonances voluptueuses d’un tête-à-tête furtif ?

T’avouer que je pars pour Pondichéry le cœur absolument tranquille, je mentirais. Mais je ne déteste pas absolument ces transes qui me saisissent dans les bras robustes de mon Othello de mari.

Une heure après, nous saluions sur le pont, venu pour les adieux, lord Albermale, auquel j’ai été fort tentée de remettre cette lettre afin qu’elle t’arrivât promptement. Mais, vu sa facilité à oublier mes missives dans sa poche, je craindrais qu’elle ne s’y trouvât encore à mon retour en Europe. Je préfère donc l’emporter, afin de la confier au premier croiseur que nous rencontrerons vers les côtes de la Grèce. C’est pourquoi je la garde en portefeuille.

Si je te revois dans un an ou deux, ma chère Louise, je prévois que j’aurai à ajouter à cette lettre un bien bizarre