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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/66

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ment les deux mains à son adversaire qui, cette fois, perdit connaissance. On emmena Marcel chez lui, rue du Helder. Pendant trois semaines, le comte fut assidu au lit du blessé ; il se constitua son garde-malade, lui fit la lecture, l’entoura d’attentions délicates, au point qu’une amitié vive, une amitié basée sur l’estime, régna bientôt entre les deux hommes.

Quand la convalescence de Marcel s’effectua, d’Hauteroche exigea que le jeune homme acceptât son hospitalité à la campagne, et un certain matin M. de la Salle vit entrer dans sa chambre la femme dont on l’avait institué gratuitement le calomniateur, la comtesse d’Hauteroche, qu’il saluait pour la première fois, non sans une certaine émotion.

Blanche, chauffée à l’enthousiasme de son mari, ne craignit pas de lui témoigner une affection quasi fraternelle. Le comte se frottait les mains et Marcel, se rétablissant à vue d’œil, n’aurait pas donné son duel pour un grade de commandant. Le