Aller au contenu

Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous surprend ainsi, la nuit d’octobre, penchés contre ce métier en bois de rose, soit à l’ombre d’un globe de lampe en verre dépoli, soit dans la pénombre du crépuscule, près d’un piano ouvert ou d’un volume de Musset.

« Le joli petit métier où je travaille prend des attitudes qui vous forcent quand même à s’asseoir devant lui ; soit qu’il se présente de biais, de travers ou dans la pose classique et commode, il est impossible de le quitter. La façon du travail en est encore neuve. Que j’ai de reconnaissance à la comtesse de m’avoir agréé pour m’y essayer en face d’elle ! Jusqu’à présent, je n’avais pas éprouvé la délicieuse sensation du toucher quand les doigts s’égarent parmi les écheveaux d’une soie blonde qui se promènent entre les supports du métier. Avec cette soie-là, je voudrais toujours piquer des pistils au cœur des roses ou des boutons dessinés sur le tissu quadrillé.

« C’est délicieux, la tapisserie de Beau-