puis quand l’avez-vous, cet amoureux-là ?
— Six ou huit mois.
— Ma fille, il faut quitter ce sentier de perdition. À propos, comment se nomme-t-il, votre amoureux ?… Ouf ! si ce n’est pas indigne d’être obligé de prononcer ce nom-là au pied des saints autels.
— Il se nomme le comte de Salvayre.
— Le comte de…
— Oh ! je vous en prie, mon père, ne criez pas si haut, les autres entendraient.
— Ah çà ! mais vous êtes donc enragée et vos amies aussi ? Vous avez toutes les quatre le même.
— Est-il possible ! s’écria la jeune femme stupéfaite. Le comte de Salvayre me trompait. Mais c’est épouvantable ! Et avec Louise, Renée et Gabrielle !… Ah ! mais, par exemple, je ne le souffrirai pas ; il faudra qu’il me donne des explications. On n’a pas le droit de prendre le cœur d’une femme, de le torturer, de le pétrir à sa guise, de le lacérer ensuite, de lui enfoncer un poignard…