Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V3.djvu/70

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clama l’ecclésiastique en se retournant d’un trait pour toiser la jolie pécheresse qui joignait gracieusement les mains en éventail.

— Mon père, si vous voulez bien observer que dans ma situation sociale le fait est si fréquent…

— C’est du propre. Et votre mari, qu’est-ce qu’il en dit ?

— Mais, grand Dieu ! mon mari n’en sait pas un mot. S’il le savait… il me tuerait ou il me quitterait.

— Au fond, c’est peut-être ce qu’il aurait de mieux à faire, cet homme. Et quel âge avez-vous pour mener cette jolie petite existence ?

— Bientôt vingt-six ans, mon père.

— Quatre ans de moins que Mme de Villersac.

— Oh ! mon père, Gabrielle se donne trente ans, mais soyez convaincu qu’elle en a au moins trente-cinq.

— Ces femmes… c’est-il rusé : ça trouve toujours le moyen de mentir. Et de-