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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/100

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caroline

chaque année qui s’écoule développe une grâce nouvelle, et ajoute aux attraits de l’innocence tous ceux de la jeunesse.

Elle grandit. Sa taille se forma, s’élança, et prit toutes les proportions et tous les contours de la beauté. Son teint devint comme la rose naissante : elle en avoit la fraîcheur et l’éclat. Une expression nouvelle anima sa physionomie et ses traits. Ce n’est plus cette petite fille dont les regards vagues n’annonçoient que l’étourderie ou la timidité. Ses grands yeux bleus foncés brilloient quelquefois de tout le feu de l’intelligence et du génie, et lorsqu’ils étoient baissés et voilés à demi par de longues paupières, ils étoient l’image parlante de sa modestie et de sa sensibilité.

Sa voix même devint plus douce, plus agréable, et elle apprit à la ménager. Sans être bien étendue, elle avoit cette justesse, cette flexibilité qui plaît bien davantage ; et lorsqu’elle