Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
de lichtfield.

ne le prononçoit plus. Son engagement s’effaça donc si bien de sa mémoire, que, si quelqu’on lui avoit dit qu’elle étoit mariée, elle eût assuré de bonne foi, dans le premier moment, que cela ne se pouvoit pas.

Il ne lui resta de son séjour à la cour que la passion de perfectionner ses talens : l’hiver fut employé à cette occupation. De bons maîtres de musique et de dessin venoient de temps en temps cultiver ses dispositions naturelles. Elle y joignit l’étude de l’anglois et de l’italien : elle savoit déjà le françois. N’étant distraite par rien, ayant une mémoire de quinze ans, le plus grand désir de s’instruire et beaucoup de temps à elle, elle fit des progrès rapides. Son esprit s’ornoit en même temps par des lectures suivies, qu’elle faisoit chaque soir à sa bonne maman : sa figure aussi gagnoit autant que le reste à ce genre de vie paisible et réglé. Elle étoit d’ailleurs dans cet âge heureux où l’on embellit chaque jour, où