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caroline

du printemps ; elle peut voir sa Caroline courir dans les jardins, cueillir des fleurs, rattacher celles qui tombent ; elle entend sa douce voix se mêler aux chants des oiseaux, et jouit comme elle de ses innocens plaisirs.

Une autre occupation intéressante vint ajouter encore au bonheur champêtre de la jeune comtesse. Elle eut l’idée d’élever un petit monument qui consacrât l’époque du rétablissement de son amie ; et, voulant lui causer une surprise agréable, elle profita du temps que celle-ci étoit encore recluse dans sa chambre, pour le faire construire à son insu. Elle choisit pour cet effet un endroit écarté, tout-à-fait au bout du jardin, et qui le terminoit de ce côté-là.

C’étoit un bosquet irrégulier et assez touffu, de hêtres, de coudriers, de lilas, d’acacias, coupé par des sentiers et des cabinets, et traversé par un petit ruisseau d’eau courante, qui venoit des grands jets d’eau du parterre, et produisoit là un effet bien plus agréable.