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caroline

Que le lecteur se représente, s’il le peut, l’extase de la sentimentale chanoinesse. C’étoit vraiment une surprise de roman faite exprès pour elle… Ce pavillon, qui se trouvoit là comme par enchantement… On la voit serrer dans ses bras l’intéressante petite fée à qui elle doit ce prodige. On voit celle-ci tomber à ses pieds, baiser ses mains, exprimer par son touchant silence tout ce qu’elle sentoit, et toutes les deux ensemble verser les douces larmes du sentiment et de la reconnoissance.

Caroline goûta dans cet instant le bonheur le plus pur, sans aucun mélange de peines, sans qu’il fût troublé par aucune idée fâcheuse.

Quel âge heureux que celui où le moment présent est tout, où l’on en jouit avec transport, sans souvenir du passé et sans crainte pour l’avenir !

Le séjour de Rindaw étoit alors l’univers entier pour Caroline, et son petit pavillon le temple du bonheur.