Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
caroline

prit avec l’impatience d’en sortir : tant il est vrai qu’une passion nouvelle peut anéantir toutes les autres. Il faut cependant rendre justice à Caroline : elle désiroit plus vivement encore que son amie pût venir habiter avec elle le pavillon. Celle-ci, qui n’avoit de plaisirs que ceux de son élève, rioit de son engouement, et lui facilitoit les moyens de s’y livrer. Voyons s’il durera, et si long-temps encore elle aimera son pavillon pour lui seul. Jusqu’à présent sa vie tranquille s’est écoulée entre l’étude et l’amitié, sans qu’aucun sentiment plus vif en ait troublé le cours, sans qu’elle ait connu ni l’amour ni la haine : car sa répugnance pour le comte, sa crainte de vivre avec lui, n’étoient pas de la haine ; et si par hasard elle pensoit à lui, c’étoit plutôt avec un sentiment de reconnoissance pour la liberté qu’il lui laissoit.

Mais disons vrai ; avouons que ce hasard arrivoit bien rarement, que