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de lichtfield.

le comte ne se présentoit presque jamais à son idée, et que son engagement s’effaçoit chaque jour de son esprit. Elle jouissoit de sa liberté comme si elle eût été réelle, et ne ressembloit pas mal à ces oiseaux attachés par un fil. Ils planent dans l’air ; ils chantent ; ils se croient aussi libres que leurs camarades qu’ils voient voler autour d’eux ; ils oublient leur lien, et ne s’en aperçoivent que lorsque la main qui les retient, les attire, et les remet doucement dans leur cage.

Caroline avoit reçu depuis peu de Berlin beaucoup de musique nouvelle, entre autres un recueil de romances dont elle étoit passionnée. Une surtout lui plaisoit excessivement ; l’air convenoit à sa voix, et les paroles à son cœur. Elle la chantoit du matin au soir, l’accompagnoit alternativement sur la harpe, le clavecin et la guitare, et trouvoit toujours un nouveau plaisir à la répéter. Nous allons la donner à nos