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de lichtfield.

s’élevant sur la pointe des pieds, et tendant le cou, elle regarda de toutes ses forces du côté qu’elle venoit de quitter. Mais elle étoit trop éloignée ; elle n’aperçut rien. Elle auroit bien voulu chanter sa romance, seulement pour voir si on l’accompagneroit encore ; mais la voix lui manqua, elle n’osa jamais, et put à peine toucher légèrement quelques cordes de sa guitare.

Enfin, pressée par la curiosité, après avoir fait quatre pas en avant et autant en arrière, elle reprit courage et se retrouva devant la croisée. Le beau chasseur n’étoit plus là. Elle le vit à vingt pas dans le chemin, s’éloignant lentement, et tournant la tête à chaque instant du côté du pavillon.

Cette petite aventure n’étoit rien, moins que rien assurément. Un homme passe par hasard, en chassant, devant un pavillon neuf et très-orné ; il le remarque. Il entend une musique délicieuse ; il l’écoute. Il voit à une