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caroline

croisée une femme charmante ; il la regarde.

Il n’y a rien dans tout cela que de naturel ; et cependant Caroline en fut occupée toute la journée, comme d’un événement fort extraordinaire. Il est vrai que tout devoit faire événement pour elle ; et tout être qui interrompt une solitude aussi profonde que l’étoit la sienne, devient un être très-intéressant.

Elle pensa donc souvent à celui-ci. Elle se demanda cent fois qui ce pouvoit être, et ce qu’il faisoit là sur cette route écartée. Mais elle n’en parla point, parce qu’elle eut une idée vague qu’on pourroit lui interdire son cher pavillon, et que c’eût été lui ôter la vie.

Elle y vola le lendemain plus vite encore qu’à l’ordinaire ; et après avoir passé près d’un quart d’heure à la croisée qui donnoit sur le chemin, et s’être assurée, en regardant beaucoup de tous côtés, qu’on ne pouvoit ni la voir