êtes musicien, sans doute ? vous en ferez ensemble. »
Ce dernier trait manquoit à Caroline pour augmenter son embarras ; rien ne lui fut épargné. Enfin le baron partit, et la chanoinesse se tut ; mais Caroline ne fut pas beaucoup plus soulagée. Penchée sur son fauteuil, la tête cachée dans ses deux mains, elle retenoit avec peine les larmes et les sanglots qui l’oppressoient. Son amie attribuant tout à la violente migraine dont elle s’étoit plainte, l’engagea à se retirer, et Caroline profita bien vite de la permission. Son chagrin la suivit dans son appartement ; mais du moins elle put s’abandonner à toute sa douleur, et répéter mille fois : Grand Dieu ! que doit-il penser de moi ? La chanoinesse, seule aussi de son côté, avoit des idées moins tristes. Le beau, l’aimable Lindorf avoit tout-à-fait gagné son cœur. C’étoit précisément l’époux qu’il falloit à sa chère Caroline. Quel bonheur de pouvoir la fixer auprès d’elle, au