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caroline

moins une partie de l’année, et par un établissement aussi brillant à tous égards ! Lindorf réunissoit tout, jeunesse, figure, esprit, naissance, fortune ; car, sans parler de la sienne propre, dont il jouissoit déjà, puisqu’il étoit fils unique, et qu’il avoit perdu ses parens, l’héritage de l’avare commandeur devoit être immense.

Déjà très-avancé au service, il paroît fait pour prétendre et parvenir à tout. Malgré tant d’avantages, la fortune de Caroline, jointe à tout son bien, qu’elle lui destinoit, et Caroline elle-même, n’étoient pas à dédaigner ; enfin ils paroissoient se convenir à merveille. Elle protesta que son élève seroit baronne de Lindorf, ou qu’elle y perdroit ses peines ; elle fixa même l’époque de son mariage à l’automne suivante, et à la visite promise par le chambellan.

Jusqu’alors elle résolut de cacher avec soin, même à Caroline, son idée et ses projets. Sans doute il lui seroit