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de lichtfield.

bien difficile de cacher quelque chose ; mais sa passion pour tout ce qui tenoit du romanesque, l’emportoit encore sur son indiscrétion naturelle. Elle se fit un singulier plaisir de laisser agir la sympathie, d’en suivre pas à pas les progrès dans le cœur de ces jeunes gens, de voir chaque jour leur passion s’augmenter par la crainte et l’espérance, et de couronner enfin tous leurs vœux au moment où ils s’y attendroient le moins. Ce plaisir, délicieux pour elle, elle ne pouvoit se l’assurer qu’en gardant le plus profond secret. L’union projetée avec le comte de Walstein ne l’inquiétoit guère ; il étoit impossible qu’elle ne fît pas entendre raison au chambellan. Il devoit savoir par lui-même ce que c’est qu’une passion mutuelle. « Je n’aurai qu’à lui rappeler ce que nous avons éprouvé l’un pour l’autre, et il cédera, d’autant plus que mon héritage sera à cette condition. D’ailleurs il verra ce charmant Lindorf ;