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de lichtfield.

avions été d’accord ; et vous, maman qui, sans le savoir, me perciez le cœur à chaque instant. Ah ! pourrez-vous me pardonner ? Accablez-moi de vos reproches ; je les mérite tous ; ils seront moins vifs que ceux que je me fais à moi-même. »

Hélas ! La bonne chanoinesse, tout émue, tout attendrie de ses pleurs et de son récit, ne songeoit à lui faire aucun reproche. Elle s’étoit occupée toute la nuit de son projet de mariage, qui l’enchantoit toujours de plus en plus. Sa seule crainte étoit que M. de Lindorf, depuis long-temps au service, et très-répandu sans doute dans le grand monde, n’eût déjà d’autres engagemens ; mais la petite histoire de Caroline, et la manière dont ils avoient fait connoissance, la rassurèrent parfaitement. Elle crut y voir une tournure romanesque, une sympathie secrète qui lui donna les plus grands espérances pour la réussite de ses projets. Elle releva donc Caroline en l’embras-