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caroline

sant tendrement, et en lui disant qu’elle n’avoit rien entendu d’aussi intéressant que tout ce qu’elle venoit de lui raconter. « Seulement, si j’avois su cela… il est vrai que je n’aurois pas dit bien des choses : les hommes sont déjà si avantageux, si portés à croire qu’on les distingue… Au reste celui-ci me paroît bien différent des autres. Il a l’air si modeste, si honnête ! — Ah ! maman, dit Caroline, en secouant la tête, je crois qu’ils se ressemblent tous. Celui-ci n’ose-t-il pas déjà m’écrire ce matin ! — T’écrire, mon enfant ! Montre-moi donc vite : comment ! et de quel style ? — Hélas ! je l’ignore, dit Caroline en tirant le paquet de sa poche. Voilà la lettre ; je ne l’ai pas ouverte. Tenez, maman ; vous en ferez tout ce que vous voudrez : » et ce qu’elle voulut, ce fut de rompre le cachet avec un empressement plus vif que celui de Caroline, dont la crainte diminuoit beaucoup la curiosité.