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caroline

s’avouant qu’elle n’avoit jamais pensé au bon effet que produiroit son absence du pavillon, et le mystère qu’elle avoit fait à son amie. Il est certain du moins que c’étoit elle qui avoit eu l’idée de n’y point aller et de se taire.

Ainsi relevée à ses propres yeux, n’ayant plus à rougir ni avec sa maman, ni avec elle-même, ni avec cet aimable Lindorf, elle l’attendit avec impatience et le vit arriver avec joie, mais non pas sans émotion. Lui-même étoit déconcerté : un doux sourire le rassura bientôt. Ils furent tous les deux à leur aise, et la baronne leur fut d’un grand secours. Elle plaisanta agréablement sur l’inconnu, sur le mystère, sur la lettre, et sauva à Caroline une explication qu’elle ne demandoit pas mieux que d’éviter.

Le pénétrant Lindorf s’en aperçut sans doute. Ils allèrent au pavillon, et il ne dit pas un seul mot qui eût rapport à ce qui s’étoit passé. Seulement il la pria de lui chanter la romance de la