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de lichtfield.

jeune Hortense. Elle y consentit ; ce fut lui qui l’accompagna sur le clavecin. Il savoit très-bien la musique ; cependant il manqua la mesure au refrain, et Caroline embrouilla les paroles. Malgré cela, cette romance lui plut tellement, qu’il la demanda. Elle lui fut accordée, et tout de suite ployée en rouleau. Il osa baiser la main qui la lui présentoit, et dire à demi-vox : Comme vous êtes bonne aujourd’hui ! et quelle différence de mon sort à celui d’hier ! L’ingénue Caroline fut sur le point de lui dire qu’elle se trouvoit aussi beaucoup plus heureuse ; mais elle se retint. Ils rentrèrent auprès de la chanoinesse. Bientôt après M. de Lindorf les quitta avec la promesse de revenir le lendemain.

Ce lendemain, et tous ceux qui le suivirent se ressemblèrent exactement : et voici l’histoire de leur vie.

Caroline reprit le matin l’habitude de son pavillon, et Lindorf celle de ses promenades. Ce cheval si fougueux