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de lichtfield.

aux petits arbres de ses petits bosquets, elle se voyoit seule, pour la première fois de sa vie, sous ces dômes sombres et majestueux élevés par la nature ; et sa disposition actuelle à la mélancolie ajoutoit encore à l’émotion qu’elle éprouvoit.

Elle prit au hasard la première route qui s’offroit à elle, et qui paroissoit traverser le bois dans sa longueur. Elle la suivit long-temps sans s’en apercevoir. Enfin quelque bruit la tirant tout à coup de la profonde rêverie où elle étoit plongée, elle lève les yeux, et se voit avec surprise en face et presque dans l’avenue d’un grand et beau château. Elle n’eut pas le temps de faire beaucoup de réflexions sur ceux à qui il pouvoit appartenir… Lindorf paroît dans cette avenue ; il a déjà vu Caroline ; il a déjà franchi d’un saut le petit mur qui les séparoit ; il est déjà près d’elle, et lui témoigne plus par ses regards que par ses paroles et son étonnement,