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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/180

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caroline

du château avec le baron. Elle étoit seule ce jour-là ; il n’y avoit rien à dire : c’étoit le vrai moment de satisfaire sa fantaisie, et d’aller rêver dans un bois. Elle y parvint bientôt, et en y entrant elle se sentit véritablement émue du spectacle qui s’offroit à ses yeux étonnés. La soirée étoit superbe ; les derniers rayons du soleil couchant, étincelans d’or et de pourpre, coloroient l’horizon, et répandoient des flots de lumière qui perçoient à travers l’épais feuillage des chênes antiques, élancés jusqu’aux nues. Les oiseaux faisoient entendre de tous côtés leurs chants du soir, et le grillon son petit gazouillement doux et monotone.

Oh ! si jamais un être vraiment sensible n’est entré dans un bois avec indifférence, quelle impression dut-il produire sur un jeune cœur exalté par un sentiment vif et tendre ! Caroline, d’ailleurs, n’étoit presque point sortie de l’enceinte du château. Accoutumée