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de lichtfield.

— Il est vrai ; c’est un détour. Pardon ; j’ai voulu vous faire faire une fois ce que je fais tous les jours. — Comment ? — Oui, quand je vais à Rindaw, je passe toujours par le chemin du bois, et quand je reviens chez moi, je prends toujours celui-ci. Caroline rougit et ne répondit rien. Soit que ce fût une suite de ses réflexions de la journée, ou de l’embarras qu’elle avoit éprouvé en se trouvant chez lui, la présence de Lindorf n’avoit point eu cette fois son effet accoutumé. Loin de dissiper sa tristesse, elle l’avoit augmentée ; des larmes rouloient dans ses yeux ; elle sentoit que si elle eût dit un seul mot, elles auroient inondé ses joues.

Lindorf, au contraire, avoit d’abord paru plus content qu’à l’ordinaire. La joie la plus pure étoit répandue sur sa physionomie ; elle animoit tous ses traits, toutes ses expressions. Il lui parloit avec feu de la beauté de la campagne, du délice d’y vivre auprès de l’objet qui nous intéresse, etc. Elle