Aller au contenu

Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
caroline

répondoit à peine par quelques monosyllabes ; et son cœur étoit toujours plus oppressé. Son abattement frappa Lindorf. Il se tut, et l’observa avec des regards où se peignoient alternativement le doute, la crainte, la tendresse et l’espérance. Il sembloit avoir à dire quelque chose qu’il n’osoit prononcer. La lune s’étoit levée ; sa douce lumière éclairoit leur marche silencieuse, et ajoutoit encore à leur émotion mutuelle. Enfin Caroline ayant pris sur elle de prononcer quelques mots, lui demanda s’il avoit reçu les lettres qu’il attendoit avec tant d’impatience. — Ces lettres, répondit Lindorf avec un ton passionné… Ô Caroline ! vous ne savez pas, vous n’imaginez pas à quel point elles pouvoient influer sur mon bonheur… Demain matin j’irai, je vous les communiquerai. Chère Caroline, tendre amie de mon cœur, vous lirez enfin dans ce cœur qui brûle de s’ouvrir entièrement à vous… Vous saurez tout ce que je pense, tout ce