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caroline

pieds ; il presse avec transport ses deux mains qu’il couvre de baisers, et qu’elle ne songe point à retirer ; il ose même la serrer dans ses bras ; et la tête de Caroline se penche sur son épaule. Ô ma bien aimée ! lui disoit-il, laisse-moi les essuyer ces précieuses larmes, qui sont le gage de mon bonheur… Fille adorée, calme-toi, rassure-toi ; c’est ton ami, ton amant, et bientôt ton époux qui t’en conjure. Ce mot terrible rappela Caroline à elle-même et à ses devoirs. Elle se leva avec effroi, le repoussa loin d’elle, voulut parler, ne put articuler un seul mot ; et frémissant du danger qu’elle avoit couru, elle sentit que dans ce moment la fuite étoit le seul parti qu’elle eût à prendre. Se dégageant donc avec effort des bras de Lindorf qui vouloit la retenir, elle s’échappa, et courut se renfermer dans son appartement. Elle se jeta sur le premier siége qu’elle trouva, et fut assez mal pendant quelques instans,