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de lichtfield.

que je sens ; et cet entretien que je vous demande, décidera du sort de toute ma vie.

Ces mots, et plus encore le ton dont ils étoient prononcés, effrayèrent Caroline, et sans doute achevèrent de déchirer le voile qui déjà commençoit à s’entr’ouvrir. Sans avoir la force de répondre un seul mot, elle eut celle de dégager son bras qu’il pressoit avec ardeur ; et se trouvant précisément alors devant la petite porte de son bosquet, elle y entra avec précipitation, en lui disant d’une voix étouffée : Adieu, Lindorf, à demain. Et moi aussi je vous parlerai, je vous apprendrai… Vous saurez…

Alors elle n’y put tenir plus long-temps. Sa tête se pencha sur son sein ; ses larmes, trop long-temps retenues, coulèrent en abondance ; un tremblement universel la força de s’asseoir sur un banc que se trouvoit derrière elle. Et Lindorf… Lindorf l’a suivie ; il est à ses