Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
caroline

en vivant avec vous, et de l’être moi-même ailleurs que dans la retraite où je suis, et où je désire avec ardeur passer le reste de mes jours.

» Je crois, M. le comte, qu’il vaut mieux vous avouer à présent mes sentimens, que de vous exposer à voir périr sous vos yeux une infortunée victime de l’obéissance. Ce spectacle n’est pas fait pour votre âme généreuse, pendant qu’elle peut au contraire jouir de la douce certitude d’avoir fait mon bonheur, en m’accordant ce que je vous demande avec instance.

» Je sens que ces liens, que mon cœur repousse malgré ma raison, doivent vous être aussi pesans, aussi pénibles qu’ils me le sont à moi-même… Ah ! que ne puis-je, au prix de toute cette fortune qui fit votre malheur et le mien, vous rendre votre liberté ! Vous feriez sans doute le bonheur de toute autre femme ; et moi peut-être… Nous ne sommes