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de lichtfield.

également l’épreuve de la générosité du comte, elle résolut cette fois encore de s’adresser directement à lui, et de lui déclarer ses intentions futures avec cette fermeté qui lui avoit déjà si bien réussi le jour de son mariage. Mais voulant que cette démarche, qui ne laissoit pas de lui coûter infiniment, fût du moins décisive, et sentant qu’elle ne pouvoit être excusée que par une répugnance invincible, elle prit sur elle de s’exprimer, non pas avec une dureté dont elle étoit incapable, mais d’une manière assez positive pour ne pas laisser au comte le moindre espoir de la ramener. Après lui avoir demandé la permission d’avouer son mariage à la baronne, et son aveu pour rester à Rindaw, elle ajoutoit : « Ce n’est plus un enfant, M. le comte, qui cède à un caprice, à un effroi imaginaire ; c’est après avoir fait, et les réflexions les plus sérieuses, et les plus grands efforts sur moi-même, que je sens l’impossibilité, et de vous rendre heureux