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de lichtfield.

» Le général fut au désespoir. Il avoit adoré son épouse ; il demeura fidèle à sa mémoire. Quoique jeune encore, il déclara qu’il ne reprendroit point de nouveaux liens, et qu’il consacreroit le reste de ses jours au service de son prince, de sa patrie, et à l’éducation de ses enfans. Sa fille, à laquelle il donna le nom de Matilde, fut remise aux soins de la sœur du général, qui avoit épousé le baron de Zastrow, gentilhomme Saxon, mais établi pour lors à Berlin, en sorte qu’elle fut également sous les yeux de son père.

» Son fils, conduit par lui-même dans le chemin de l’honneur et de la vertu, annonçoit dès son enfance tout ce qu’il devoit être un jour. Il donnoit à ce tendre père les espérances les plus flatteuses, et lui promettoit la plus douce récompense de ses soins.

» Hélas ! il n’en jouit pas long-temps. La guerre étoit allumée entre l’Autriche et la Prusse. Le général, commandant une partie de notre armée victo-