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caroline

ter. Oh ! comme elle enflammoit mon cœur ! Comme elle excitoit en moi la plus vive admiration pour ce jeune héros, qui, dans un âge aussi tendre, avoit déjà sauvé la vie à son roi, et su montrer à la fois tant de courage et de sensibilité ! Avec quelle ardeur je désirois de le connoître, de m’attacher à lui, de l’imiter, s’il m’étoit possible ! Combien je sollicitai mon père, ou de me mener à Berlin, ou d’obtenir du roi que le comte de Walstein vînt passer quelque temps avec nous !

» La mauvaise santé de mon père l’avoit obligé de quitter le service peu d’années après la mort du général, et depuis ce temps il s’étoit absolument fixé dans une terre au fond de la Silésie.

» Plusieurs années s’écoulèrent sans que la passion que j’avois de voir le comte pût être satisfaite. J’étois trop jeune encore pour paroître à la cour. Ensuite mes études commencèrent ; on ne voulut pas les interrompre, et mon