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à vous que je confie le soin de son bonheur… Pauvre enfant… Mais vous lui resterez… vous remplacerez… — Il ne put achever. Le comte voulut lui répondre. Les sanglots étouffoient sa voix ; mais l’ardeur avec laquelle il baisa la main du général, valoit bien tout ce qu’il auroit pu lui dire. Cette main étoit déjà glacée ; et l’instant après il rendit le dernier soupir dans les bras de mon père, qui le soutenoit, en lui disant : Et vous aussi, Lindorf, vous aimerez mes enfans… Ô mon roi, mon fils, mon ami, ne me regrettez pas ! Je meurs le plus heureux des sujets et des pères.

» Peut-être, madame, que ces intéressans détails ne vous sont point inconnus ; mais dans ce cas-là, j’ai cru pouvoir au moins vous les retracer. Cependant j’ai lieu de présumer que vous les avez ignorés. Ils auroient sans doute fait sur votre âme la même impression qu’ils faisoient sur la mienne, quand mon père, témoin de cette scène touchante, se plaisoit à me la racon-