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caroline

tus, et le comte de Walstein pouvoit seul vous mériter.

» Enfin le moment tant désiré de le voir et de le connoître arriva. Au retour d’une campagne fatigante, le jeune comte ayant besoin de repos, se joignit à mon père pour supplier le roi de lui permettre de passer le reste de l’été à Ronebourg (c’est la terre que mon père habitoit). Il n’étoit pas au pouvoir de Sa Majesté de lui rien refuser ; il l’obtint, quoiqu’avec peine. J’appris cette nouvelle avec transport. Il arriva ; et je vis que la renommée, loin d’avoir exagéré, étoit bien au-dessous de la réalité.

» Le comte, dans la fleur de l’âge (il avoit alors vingt-quatre ans), joignoit à la figure la plus noble les traits les plus réguliers, et la physionomie la plus expressive. Ses yeux surtout étoient le miroir de son âme. Ils peignoient à la fois sa bonté, sa sensibilité, et, au seul récit d’un trait de vertu ou de courage, ils s’animoient