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de lichtfield.

plus belles couleurs, et ses grands yeux bruns, de l’expression la plus vive et la plus touchante ; ses cheveux noirs, comme le ruban qui les nouoit, rattachés en grosses tresses autour de sa tête, relevoient toute la fraîcheur et tout l’éclat de la jeunesse. À peine l’eus-je vue, que tous mes sens furent bouleversés, et qu’elle produisit sur moi l’effet le plus prompt et le plus terrible.

» En allant à la ferme, j’avois résolu, pour m’amuser, de laisser deviner à Louise lequel des deux étoit son frère, et pour cet effet je m’étois mis à peu près comme lui ; mais mon extase, mon trouble, mon saisissement, me décelèrent bientôt. Fritz rioit, et voyoit avec joie l’impression que sa sœur faisoit sur moi.

» Elle étoit accourue les bras ouverts et le plaisir dans les yeux. Mais tout à coup elle s’arrêta devant moi, me fit une révérence gauche, que je trouvai remplie de grâces, et, se jetant au cou de son frère, elle fondit en