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de lichtfield.

dans ses bras. Fritz s’approche aussi ; mais il me parut foiblement touché, ou plutôt je ne voyois que Louise, la belle et sensible Louise. J’aurois voulu me jeter avec elle aux genoux du vieillard, le nommer aussi mon père. Je pris ses mains, je les pressai contre mes lèvres : le père de Louise étoit alors pour moi l’être le plus respectable. Il étoit temps que cette scène touchante finît ; mon cœur ne pouvoit plus suffire à tout ce qu’il éprouvoit. Je sortis de la ferme, emportant dans ce cœur éperdu d’amour l’image de Louise. Fritz s’en aperçut facilement ; c’étoit tout ce qu’il désiroit. Une liaison entre sa sœur et moi l’assuroit de ma faveur et de sa fortune ; peut-être même alloit-il plus loin encore, et se flattoit-il de devenir un jour le frère de son maître. Cette âme vile, intéressée, comptoit pour rien le déshonneur de sa famille ou de la mienne, pourvu qu’il y trouvât son compte. Il fit donc son possible