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caroline

dens cherchoient à pénétrer sa pensée ; il gardoit aussi le silence : enfin je le rompis le premier…

» Eh bien, mon cher comte, suis-je donc si coupable d’adorer Louise ? — Non, non, me répondit-il, vous n’êtes encore que malheureux, je le vois ; vous deviez l’aimer, l’idolâtrer… Et m’embrassant avec tendresse : Non, vous n’êtes pas coupable ; mais un jour de plus, et peut-être vous le deviendrez. Fuyez, mon cher Lindof, fuyez cette fille dangereuse ; il ne vous reste d’autre ressource. Si l’amitié la plus tendre, la plus sincère peut adoucir vos peines, toute la mienne est à vous. Je ne vous quitterai pas ; je vous mènerai à Berlin, à ma terre, enfin où vous voudrez, pourvu que ce soit loin d’ici. — La fuir ! m’éloigner d’elle ! vivre sans Louise ! non jamais, jamais. — Eh, grand Dieu ! que prétendez-vous ? me dit-il vivement ; quel peut être votre espoir, en vous livrant à cette passion ? L’épouser ! pensez à vos