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de lichtfield.

» Nous fîmes le tour du petit jardin potager que Louise cultivoit : il y avoit aussi quelques fleurs. Elle nous cueillit à chacun un œillet. Je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle donna le plus beau à mon ami ; mais ce n’étoit sans doute qu’une politesse, et je ne pouvois pas être jaloux du comte, qu’elle voyoit pour la première fois. J’étois plutôt charmé qu’elle se conduisît avec lui de manière à le prévenir en sa faveur. Je voyois que rien n’échappoit à Walstein ; l’arrangement du petit jardin, la propreté du ménage : il eut l’air de tout voir, de tout sentir.

» Nous sortîmes, et nous rencontrâmes, à quelques pas, Johanes qui revenoit des champs. Sa figure vénérable, sa longue barbe blanche frappèrent le comte. C’est le père de Louise, lui dis-je. Il vint à nous, nous parla quelque temps avec son bon sens accoutumé, et nous laissa continuer notre chemin. Je marchois à côté du comte sans lui dire un mot. Mes regards ar-