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de lichtfield.

m’exprimois avec tant de feu et de vivacité, que Louise en fut effrayée ; mais elle ne pouvoit ni m’arrêter, ni m’échapper. Je m’étois saisi de ses deux mains, que je tenois avec force et que je couvrois de baisers, lorsque la porte s’ouvre, et le comte paroît.

» Je ne sais lequel fut le plus confondu de nous trois. La surprise me fit abandonner les mains de Louise, qui en profita bien vite pour sortir précipitamment. Je m’étois relevé ; mais je n’osois regarder mon ami. — Vous ici, Lindorf ! me dit-il enfin. Je vous ai laissé dans votre chambre, et je vous retrouve aux pieds de Louise ! — Ce n’est donc pas moi que vous y veniez chercher ? répliquai-je avec un étonnement plus grand encore que le sien. Je ne sais ce qui se passoit alors dans mon âme. Je n’avois pas de soupçon, non, je n’en avois pas ; cependant je ne savois comment expliquer son arrivée inattendue à la ferme.

» J’avois pensé d’abord que ne