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caroline

rant bien être de retour avant l’arrivée du comte.

» Johanes étoit aux champs, et Louise seule à la maison, son rouet devant elle. Elle ne filoit pas cependant ; sa tête étoit appuyée sur une de ses mains, et son mouchoir sur ses yeux. Elle ne me vit point d’abord ; mais au bruit que je fis en fermant la porte, elle leva les yeux et fit un cri. Eh, mon Dieu ! monsieur le baron, dit-elle en rougissant, comment ! c’est vous ! On disoit que vous étiez si malade ; je suis bien aise de voir que… Je ne lui laissai pas le temps d’achever. L’intérêt que je crus voir dans ce peu de mots, sa rougeur, ses yeux encore humides de larmes, tout me parut confirmer cet amour dont Fritz me parloit sans cesse.

» Enchanté, transporté et de la revoir, et de la trouver sensible, je me précipite à ses pieds. Je ne sais ce que je lui dis ; ma tête n’y étoit plus, et je