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de lichtfield.

croirois la trahir indignement, si je ne cherchois pas à vous sauver du plus grand des dangers. Vous m’aviez promis d’être huit jours sans voir Louise. Quel étoit le but de cette visite que vous m’avez cachée ? — De me convaincre que j’étois aimé, et, dans ce cas-là… — Eh bien ?… — Eh bien, dans ce cas-là, de tout sacrifier à Louise, de renoncer à tout pour elle : famille, patrie, fortune, elle me tiendra lieu de tout. Je fuirai avec elle au bout de monde, s’il le faut ; je lui ai offert, à son choix, un mariage secret, ou un enlèvement ; et je suis décidé à l’un ou à l’autre. Je ne demande pas au comte de Walstein de m’assister dans cette entreprise, mais je compte au moins sur sa discrétion. — Et Louise, me dit-il avec émotion, Louise y consent-elle ? — Elle ne m’a pas répondu. Vous êtes entré ; mais elle s’attendrissoit. J’ai vu couler ses larmes, et d’ailleurs je suis assuré d’être aimé. — Vous pourriez vous tromper, me dit le comte ; je crois savoir plus