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caroline

me dit-il, vous m’avez traité hier d’imposteur ; où pensez-vous que soit en ce moment M. le comte ?… Un frisson parcourut mes veines… — Mais chez lui, sans doute : pourquoi me dis-tu cela ?… — Oui, chez lui, c’est-à-dire, chez ma sœur, où je viens de le voir de mes propres yeux. — Prends garde à ce que tu dis… le comte… il est impossible. — Vous pouvez vous en convaincre, monsieur : allez-y ; peut-être le trouverez-vous encore dans le jardin, où il attend Louise. Elle n’étoit pas à la maison, ni mon père non plus ; il a chargé le petit garçon de la ferme d’aller la chercher promptement. J’étois dans un coin de la cour ; il ne m’a pas vu ; et dès qu’il est entré dans le jardin, je suis venu pour dire à monsieur que je n’étois pas un menteur.

» À mesure que Fritz parloit, ma rage augmentoit par degrés ; bientôt elle fut à son comble. Joué avec tant de perfidie et d’indignité… et par qui ?