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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/28

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caroline

Le cœur encore ému du bonheur des époux, de leur bruyante joie, des danses sous l’ormeau, de la collation champêtre, Caroline en arrivant se jette dans les bras de la chanoinesse de Rindaw, et lui dit avec feu : — Oh maman, maman, comme c’est joli une noce ! pourquoi donc ne vous êtes-vous jamais mariée ?

Cette question et le titre de celle à qui elle étoit adressée, disent assez que ce nom si doux de mère étoit donné par l’amitié et non par la nature. Caroline de Lichtfield n’étoit pas même parente de la baronne de Rindaw. Mais si l’attachement le plus tendre, si les soins les plus assidus peuvent quelquefois remplacer ceux d’une mère, jamais on n’eut plus le droit d’être appelée maman. Caroline avoit perdu la sienne en naissant. Elle ne lui devoit que la vie : combien elle devoit plus à la bonne chanoinesse !

Depuis l’instant où celle-ci avoit pris cet enfant chez elle, occupée d’elle seule,