Aller au contenu

Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
3
de lichtfield.

n’existant que pour sa chère Caroline, elle s’étoit consacrée entièrement à son éducation ; mais elle en étoit bien récompensée, par les grâces, les vertus, l’amour de sa fille adoptive. Chaque jour augmentoit leur amitié mutuelle. À mesure que la raison et la sensibilité de Caroline se développoient, elle sentoit tout ce qu’elle devoit à son amie ; et la reconnoissance et l’habitude serroient un lien plus fort peut-être que ceux de la nature. Mais l’âge et la légèreté de Caroline n’avoient pas encore permis d’y joindre la confiance : elle ignoroit donc les motifs de la retraite, du célibat de sa vieille amie, et même de son séjour chez elle.

Un sourire équivoque redouble sa curiosité ; elle répète plus vivement encore sa question. — Ma bonne maman, pourquoi ne vous êtes-vous pas mariée, pourquoi ne suis-je pas tout de bon votre fille ? Je ne vous aimerois pas mieux, mais il me semble que vous seriez plus heureuse.