place à la cour, entra dans un chapitre, y vécut quelque temps, puis obtint une permission d’habiter son château de Rindaw, qu’elle ne quitta plus.
Penser à son infidèle, renouveler ses sermens de constance éternelle, lire des romans du matin au soir, chercher des rapports de situation entre elle et l’héroïne du livre, rêver dans ses jardins, dans ses bosquets : voilà quelle fut sa triste existence pendant quelques années. Elle commençoit enfin à s’accoutumer à cette vie, à oublier les ingrats dont elle se croyoit oubliée, lorsqu’une lettre de son perfide chambellan vint le rappeler à son souvenir ; et cette lettre, sortie encore du tiroir où elle les conservoit toutes avec soin, fut lue à Caroline, qu’elle affecta beaucoup.
Le chambellan apprenoit à son ancienne amie et la naissance de sa fille, et la mort prochaine de son épouse, à qui cette naissance coûtoit la vie. Cette épouse existoit encore, mais sans qu’il eût aucun espoir de la sauver. Tour-