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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/33

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de lichtfield.

Caroline ne fais-tu pas le bonheur de ma vie ? Puis-je m’affliger d’une union que t’a donné la naissance ? Crois plutôt que je la bénis tous les jours. T’aurois-je raconté cette histoire, si je n’avois pu justifier tes parens à tes yeux ? Aime ton père, ma fille ; respecte la mémoire de ta mère ; écoute la fin de mon récit et console-toi.

Un doux sourire effaça l’impression du chagrin sur le charmant visage de Caroline. Elle baisa la main de son amie, se rapprocha d’elle, et l’écouta avec encore plus d’attention.

La chanoinesse fit à son élève un détail circonstancié et tout-à-fait pathétique de sa profonde douleur à la réception de cette lettre ; de la résolution qu’elle prit à l’instant même de quitter pour jamais la cour et le monde, de fuir tous les hommes, de renoncer au mariage, et d’ensevelir dans la plus profonde retraite et ses charmes et son désespoir. Cette résolution fut aussitôt suivie que formée. La baronne remit sa