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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/46

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caroline

encore palpité que pour des plaisirs innocens comme elle.

À Rindaw, une fleur nouvellement éclose, un oiseau qui chantoit mieux que les autres, la lecture d’un conte des fées, une noce champêtre et l’histoire de son amie, avoient eu seuls le droit de l’intéresser et de l’émouvoir. Depuis qu’elle habitoit la cour, un bal, un concert, un spectacle, une mode nouvelle, les avoient remplacés ; mais Caroline n’imaginoit pas même encore qu’un homme pût influer sur le bonheur ou le malheur de sa vie. Dans des instans de loisir, ou d’insomnie (et ils étoient bien rares), il lui étoit arrivé de penser pendant deux minutes à l’histoire de sa bonne maman, à cette passion si tendre et si mal récompensée. Maman étoit bien bonne, disoit-elle alors, de s’affliger ainsi ; ne croiroit-on pas qu’il n’y avoit que mon père au monde ? Il falloit l’oublier bien vite, et danser pour se distraire. Caroline n’imaginoit aucun chagrin dont une walse ou une contre-